Le burn-out ou épuisement professionnel

burn-out épuisement professionnel

Découvert dans les années 70, le burn-out (du verbe anglais to burn out : se consumer) prend ses racines dans diverses études impliquant des professionnels de santé ou de services sociaux. Ces professionnels se trouvent en effet au centre de relations interpersonnelles soignant/soigné ou aidant/aidé. Il est à présent également observé dans des professions où les contacts sont moins importants.

Christina Maslach, psychologue américaine, identifie le burn-out par 3 composantes principales :

  • l’épuisement émotionnel, qui se caractérise par une grande fatigue, perte d’énergie
  • un état de désinvestissement de la relation à l’autre ou dépersonnalisation avec une attitude négative et détachée envers les interlocuteurs (clients, patients, collègues)
  • la réduction du sentiment d’accomplissement et de réalisation de soi ou sentiment d’inefficacité

Causes du burn-out

Globalement, le burn-out résulte d’une exposition prolongée à un ensemble de facteurs provoquant un déséquilibre entre les ressources dont dispose l’individu et les exigences du travail.
De nombreuses situations-problèmes peuvent être rencontrées sur le lieu de travail : situations d’agression, conflits avec les usagers, brimades de la part des collègues, harcèlement, etc.

Certains traits de personnalité peuvent être associés au burn-out : 

  • l’hyperémotivité
  • une faible estime de soi
  • une tendance au perfectionnisme
  • l’adoption de stratégies d’adaptation passives ou évitantes
  • une action basée sur l’intuition plus que sur la réflexion
  • des attentes importantes envers le travail
  • etc.

Diagnostic du burn-out

Un(e) psychologue peut réaliser une évaluation psychométrique afin de préciser le diagnostic d’épuisement professionnel. J’utilise l’échelle de Maslach et Jackson (1981) intitulée « Maslach Burnout Inventory » ou MBI. Il s’agit d’un questionnaire composé de 3 dimensions réparties sur 22 items :

  • 9 items pour l’épuisement émotionnel
  • 5 items pour la dépersonnalisation
  • 8 items pour l’accomplissement personnel.

Je m’appuie également sur le test de propagation élaboré par Mme Marie PEZE, docteur en psychologie, psychanalyste, du réseau « Souffrance et travail ». Cette échelle permet de mesurer des changements parfois subtils intervenant aussi bien dans votre vie professionnelle que dans sa vie personnelle et pouvant conduire à un épuisement professionnel.

Une fois le diagnostic de burn-out évoqué, l’arrêt du processus d’épuisement se matérialise le plus souvent par un arrêt de travail plus ou moins long, prescrit par le médecin traitant. L’individu peut mettre à profit cette interruption pour :

  • prendre du recul,
  • se reposer,
  • réorienter ses valeurs et ses objectifs,
  • réflexion sur un retour à l’emploi

L’intervention se déroule en 3 grandes étapes :

  • La 1ère étape (phase de crise) coïncide avec l’arrêt du travail, avec comme conditions : comprendre, accepter, identifier les divers sentiments et pouvoir les gérer.
  • La 2ème étape (problèmes et solutions) cherche à stimuler l’individu afin de faire concorder ses ressources avec les exigences du poste de travail.
  • La 3ème étape (application des solutions) permet de mettre en place des actions pour réduire les sources de stress identifiées et trouver une manière appropriée de réagir aux conditions responsables du burn-out.

Pour le burn-out, il n’existe aucun traitement unique, ni spécifique : tout dépend de la personne, de ses attentes et du/de la professionnel(le) rencontré(e).

Le retour au travail après un burn-out

Plusieurs points doivent rester sous vigilance :

  • éviter tout risque de rechute
  • ne pas retrouver le même cadre de travail qu’avant le burn-out
  • être accompagné(e) d’un(e) professionnel(le) en contact avec le milieu professionnel
  • éviter la stigmatisation
  • mettre des limites concernant le temps passé au travail (garantir un temps suffisant de récupération)
  • intégrer et responsabiliser l’entreprise  quant à la réussite de ce retour